Perfect Day: Drugs and Art

GROUP SHOW in White Box Harlem, New York City

Depuis la nuit des temps les enthéogènes étaient considérés comme des sacrements par les chamans, et leur ingestion permettait de communier avec les divinités, les ancêtres défunts et les esprits. Aujourd’hui, la recherche médicale sur l’équivalent synthétique de la flore et de la faune hallucinogènes, notamment de puissants psychédéliques comme le LSD et la MDMA, a ouvert la voie au traitement d’une multitude de troubles psychologiques grâce à leur administration à faible dose, appelée microdosage. Parallèlement, des analgésiques utilisés pendant les interventions chirurgicales et en rééducation postopératoire ont fait l’objet d’abus, créant une dépendance à grande échelle et des surdoses mortelles par dizaines de milliers, ce qui a conduit à des poursuites judiciaires contre le principal producteur d’opioïdes : Purdue Pharma. Le 21 octobre 2020, Purdue Pharma a annoncé avoir conclu un accord à l’amiable d’une valeur potentielle de 8,3 milliards de dollars, reconnaissant avoir « sciemment et intentionnellement conspiré et convenu avec d’autres pour aider et encourager » des médecins à délivrer des médicaments « sans but médical légitime ».

Outre les intentions criminelles de Perdue, la « guerre contre la drogue » lancée par Richard Nixon en 1971 a été gagnée, mais la drogue en est la gagnante. Dans la foulée, des universitaires ont proposé la dépénalisation de toutes les drogues, ce qui entraînerait une baisse de la criminalité et du nombre de sans-abri, de la surpopulation hospitalière et carcérale, et mettrait en avant une approche humaine de la toxicomanie mondiale, qui a atteint des proportions épidémiques. La légalisation du cannabis à usage récréatif constitue la première étape vers cet objectif et, comme l’ont démontré certains pays de l’Union européenne, la dépénalisation des drogues a eu des conséquences sociales positives, contrairement aux conservateurs qui estiment qu’elle engendrerait la consommation de drogue.

Et puis, bien sûr, il y a l’utilisation des enthéogènes et des drogues à des fins esthétiques, qui a inspiré de nombreuses œuvres d’art et de littérature emblématiques. Intégrant toutes ces problématiques à son cursus, Perfect Day: Drugs and Art est une exposition collective internationale de peintures, sculptures, œuvres sur papier, photographies, vidéos et performances, qui explore les contextes sociaux, culturels et politiques des drogues et des substances psychotropes dans les sociétés humaines, tant historiquement que contemporainement.

Artistes participants : Abdul Vas | Antonio Caro | Álvaro Verduzco | Arlène Rush | Sala Avelino | Bill Berry | Bradley Éros | Chin Chih Yang | Claudia Baez | Daniel Rosenbaum | Églises sales | Eduardo Gil | Ernesto Restrepo | Eteri Chkadua | Franck Saissi | gua_s | Isolde Kille | Jaakko Heikkila | Jason Ména | Javier Téllez | Jeanette Doyle | Jelena Tomasevic | Jim Costanzo | Jorge Tacla | Julia Justo | Julia San Martin | Kiichiro Adachi | Lorin Roser | Loy Luo | Marni Kotak | Martin Durazo | Max Blagg | Miguel Rodríguez Sepulveda | Mona Saeed Kamal | Nina Kuo | Noël Hennelly | Oxana Kovalchuk | Pedro Sánchez III | Robert Boyd | Sasha Été | Seonming Ahn | Susana Sulic | Tamiko Kawata | Tana Ōshima | Thérèse Serrano | Yann Léto | & Invités spéciaux

Aperçu : Max Blagg, « Smack Yourself Senseless » 1980

My Artaud drawing in Perfect Day, WhiteBox New York
Chashama – novembre 2022
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