10 nov 2011
Bonjour,
Le G20 est passé, la tempête aussi,
Nice se relève doucement sous les décombres,
c’est le bon moment pour envoyer une newsletter.
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suivez le lien, pas de panique…
L’ONCLE PAUL EST MORT
Pas de musique ce soir,
l’Oncle Paul est mort.
Il a chanté jusqu’à ses 86 ans
mais il ne chantera plus.
Tu vas me manquer mon Oncle,
tu étais le plus gentil des grands anciens de la famille,
le plus attentionné,
tu vivais seul avec ta maladie sans jamais te plaindre.
A plus de 80 ans tu te tenais droit sur la scène du Scribe,
tu chantais et faisais rire la salle,
parfois travesti façon cage aux folles,
parfois grave et caverneux.
Tu aurais voulu avoir une carrière de chanteur,
mais la vie en a voulu autrement,
tu as enchaîné les petits boulots une grande partie de ta vie,
mais tu faisais encore tes gammes sur ton piano
a quatre vingt six ans.
Tu étais le plus bel exemple pour moi
qu’il ne faut jamais oublier ses passions
et que les rêves vivent toujours.
Tu me manqueras mon Oncle,
Tu es venu voir mon expo au Cedac
comme toutes celles qui ont précédées,
tu aimais bien la couleur,
mais moi j’ai l’âme sombre ce soir.
Tu vas me manquer mon oncle,
et le chat qui n’est toujours pas rentré…
Les mamies et les papys qui venaient t’écouter au Scribe doivent être tristes,
mon Oncle avait la gouaille et le style, l’allure et la voix,
il savait chanter et rendait les mamies heureuses.
Dans son petit studio il avait des dessins
et des peintures de toutes époques,
des toiles de petits maîtres russes de Montmartre,
beaucoup d’objets,
venus combler un manque affectif et familial,
mais aussi un goût certain pour l’art et l’histoire.
L’Oncle Paul chantonnait toute la journée chez lui,
comme un oiseau en cage,
envoles toi petit oiseau.
Tu vivras toujours dans mon coeur.
L’ART A MORT
Que faut il penser de la mort?
Pour certains c’est une fin,
pour d’autres une transition,
faut il avoir peur de la mort?
Hawking l’astrophysicien disait que si un homme
était happé par un trou noir,
sa masse et son enveloppe seraient pulvérisés,
mais son énergie ressortirait intacte.
(en théorie)
Il reste l’énergie après la mort,
et les spermatozoïdes
continuent à nager 3 mois dans un cadavre.
Quand elle ne fauche pas les jeunes,
la mort peut être un soulagement,
je me souviens du regard libéré de ma grand mère,
de son sourire et son signe de la main,
quelques instants avant sa mort,
elle savait que c’était le moment et ça l’a rendue heureuse.
Mon Oncle Paul a choisi le moment de sa mort,
pour ne pas devenir un fardeau pour les autres,
pire que la mort, il y a la dépendance.
BESOIN D’ART
Le besoin d’art c’est le besoin de repousser la mort,
lui tenir tête en disant j’existe.

AGRÉMENT
J’ai reçu ce matin mon agrément
de l’éducation nationale.
Je vais pouvoir continuer les cours à Cap d’Ail et Eze.
on fera des assemblages rigolos,
le printemps des poètes,
des pochades en couleur et en noir et blanc.
Par contre le thème du FAPE,
« le rideau »,
trop conceptuel,
intellectuel et rasoir,
pourquoi pas des fenêtres ou des labyrinthes?
REÇU DU PAPE
Une belle carte postale de Présence Panchounette,
« Sorry we are DEAD »,
avec un timbre Ben: « Je suis timbré ».
Je n’ose pas le décoller pour le classer…
BANC CROÛTE
Moi je ne serais pas rassuré
si l’argent que je ne gagne pas se trouvait à la Bnp.
Si ça se trouve ils payent des licenses windows pourries.
Je préférerai toujours la Poste,
le crédit c’est mal, m’voyez…
ECONOMIES?
Pour faire des économies,
je propose que toutes les collectivités publiques,
toutes les entreprises nationales,
écoles, ministères, Mairies,
n’achètent pas la prochaine version de windows,
et installent une distribution linux gratuite.
Linux est devenu tellement simple,
que même des débiles mentaux peuvent l’utiliser.
Les économies risqueraient de dépasser le milliard d’Euros.
Entendu dire que c’est toute leur manière de penser
qui empêche les politiques de penser gratuit,
dans leur logique libérale tout se paye
et tout doit toujours se payer.
LÉGALISONS
Parfois quand je ne sais pas quoi ou comment écrire,
je tire sur un joint d’herbe et l’inspiration vient.
REÇU DE MATHIAS GIRARD
« Il paraît que c’est la crise.
En tous cas, pas celle de la poésie ni de la musique.
La solution est de réagir en invitant les amateurs chez soi.
Comme c’est astucieux !
Ce jeudi 10 novembre dans le Vieux-Nice, j’aurai le plaisir de recevoir le poète états-unien
et sensible au jazz Barry Wallenstein, qui lira ses textes, accompagné des chercheurs
en sonorités Lucien Massucco & Serge Pesce, alias le duo Stralunato.
« Wallenstein suggests a genuinely poetic rebirth of cool »
18-22 heures | 26 rue de la Préfecture Vieux-Nice | Interphone Mathias Girard 4° étage
Venir de préférence avec sa boisson préférée | Prix libre pour les artistes
http://www.cadencejazzrecords.com/artists/?artist=Barry+Wallenstein
http://fr-fr.facebook.com/people/Stralunato-Duo/100000423708357»
GENTIL SAISSI?
Il parait que je suis altruiste,
je suis poli avec la dame,
je laisse la priorité,
je dis merci,
mais en vérité je cache mon jeu,
au fond je suis un méchant et un roublard,
en secret je me dis:
je vais écrabouiller tous les artistes,
aucun artiste à Nice n’arrive à ma cheville à part peut être le pape,
à Nice il ne restera que Saïssi.
EL BULLI
Les travaux de rénovation de la cuisine
retardent mes plans de règne sans partage,
j’ai déjà refait les murs,
installé des prises, la plomberie,
creusé des saignées,
il faut encore poser le stratifié,
monter la cuisine…
Les images viennent en faisant les travaux,
les murs sont un bon support de projection,
je classe les idées dans un coin de ma tête,
pour plus tard…
SÉMANTIQUE FANTASTIQUE
Alors que je retourne ma cuisine,
les artistes n’ont qu’un mot à la bouche: détournement.
Il faut modifier en somme, en ajoutant un sens nouveau,
changer le regard que l’on porte sur le monde…
Deux bouteilles de lait pour représenter un christ devenu mamelles du monde,
une selle et un guidon font une tête de taureau…
Vaste programme qui a le mérite de permettre
a des tas d’artistes contemporains
qui n’ont pas d’idée
de penser qu’ils font du nouveau.
La vraie différence depuis Duchamp,
c’est la société capitaliste:
ce qui compte c’est la marchandise.
Alors on assemble, on détourne, on redore, on détoure,
on fait des mikados avec des rails de chemin de fer.
L’artiste est au service du pouvoir, contemporain ou pas.
Vous l’aurez compris, le tout ce n’est pas de détourner,
mais de tout retourner !
A bientôt,
Franck